jeudi 18 octobre 2012

Something we have to remember - just to say


Cuba : une réforme migratoire au goût d'inachevé
Il aura fallu attendre un demi-siècle. Cinquante ans, insiste le Daily Telegraph, pour que Cuba "se plie enfin à l'inévitable" et "déverrouille la porte". Mardi, le régime de Raul Castro a annoncé la fin du permis de sortie obligatoire - connu sous le nom de "carte blanche" - pour les citoyens désireux de voyager à l'étranger, et ce à partir du 14 janvier 2013, rapporte CNN. Parallèlement, la durée de séjour hors de l'île communiste est portée de 11 à 24 mois. Une réforme très attendue dans un pays où les "visas de sortie", accordés jusqu'ici à la discrétion des autorités, représentent l'une des mesures abhorrées par la population, soulignent le NY Times et la BBC. Si les Etats-Unis ont salué cette annonce - laquelle devrait avoir une influence notable sur leurs propres flux migratoires, prédisent le Sun-Sentinel et le Havana Times -, les Cubains, eux, font montre d'une certaine circonspection. Animés par des sentiments contrastés, ils semblent privilégier une posture attentiste, avant d'accorder un blanc-seing au pouvoir, note le Washington Post. De fait, tempère le Guardian, l'ouverture concédée par La Havane est relative. Selon la lettre du texte de loi, plusieurs catégories socioprofessionnelles - médecins, scientifiques ou militaires - restent potentiellement menacées de restrictions, afin d'obvier à une "fuite des cerveaux". D'obscurs motifs de "défense et de sécurité nationales" pourront également justifier la non-délivrance d'un passeport, ajoute le CS Monitor. Alors que le quotidien Granma, organe officiel du parti communiste, se félicite avec emphase du rapprochement entre Cuba et ses émigrés, le Miami Herald est tout aussi sentencieux... pour critiquer l'initiative de la "dictature Castro", dernière "tactique de survie" d'un régime économiquement aux abois.



Le Monde

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