Vinyl est sorti courant février et j'ai enfin terminé la série que j'ai adoré. Produite et créée par Mick Jagger et Martin Scorsese (qui a réalisé le pilote), la série évoque l'industrie musicale dans les années 70. L'intrigue débute en 1973 et suit le patron, Richie Finestra, du label American Century Records, un label en crise. Topo de L'Obs : "Le glam rock triomphe, le disco déboule (à facettes, bien sûr), le hiphop pousse ses premiers "yo !". Finestra et son équipe, la gueule enfarinée par leur régime quotidien à base de coke et de soirées orgiaques, ne savent plus à quel son se vouer. Ils courtisent Led Zeppelin, qui se fait prier. Des cols blancs allemands leur font miroiter les multiples zéros d’un rachat qui sauverait les finances de la boîte à défaut d’assurer son intégrité artistique. Et, pour couronner le tout, Finestra se retrouve avec un mort sur les bras."
Parce que le topo n'est pas le sujet, et ce topo n'est d'ailleurs que le pilote car tout avance ensuite. Mais comme le dit cet article du Monde "quelle que soit la suite de la série, le premier épisode de « Vinyl » restera comme un pur moment de cinéma et de rock’n’roll dans l’histoire de la télévision". Le sujet ce sont les costumes évidemment ! Avec Scorsese, on ne s'attendait pas à moins du point de vu visuel. Le NY des années 70 est parfaitement retranscrit et a certainement dû nécessiter des heures de boulot sur l'ordinateur. Surtout que le Maestro ne cesse de parsemer des références à son oeuvre... Et pour une fan comme moi de la Factory, des histoires de Patti Smith, du Max's, (des années 70 à NYC quoi comme l'écrit très bien i-D ICI) c'est littéralement génial de voir ces lieux où ont évolué les gens que "j'admire" ou du moins avec qui j'ai passé autant de temps dans mon adolescence pour découvrir cette époque bénie qui m'a longtemps fait rêver. On passe tous par là, non ? J'ai l'impression que c'est un rituel pour tout adolescent de découvrir les années 60 puis, celles plus mystérieuses, les 70's. Le dernier épisode (ou l'avant dernier ?) est d'ailleurs le théâtre de l'annonce de la naissance du CBGB. Tiens, tiens... Tous les codes sont là. Et on est parfois un peu triste de ne pas avoir toutes les références pour suivre le monumental name-dropping de Finestra ! Heureusement, les apparitions d'Alice Cooper, du Velvet Underground ou Bowie sauvent la mise en même temps que notre âme en peine. Parfois, on se crée même nos propres références (ou pas ?) : est-ce que le mec du Chelsea Hotel à l'appareil photo ne serait pas un Mapplethorpe plus porté sur les nanas ? Ou le type qui passe des disques disco, le futur DJ Larry Levan ?
Après NYC, c'est indéniablement dans les décors et costumes que se sont surpassés l'équipe. Il faut lire cet article de John Dunn qui dirige les costumes dans le NY Times ICI commentant ses choix ou celui-ci sur le même thème. Ce n'est pas quelque chose que j'ai regardé durant les 10 épisodes, c'est simplement quelque chose qui accompagne à la perfection l'histoire car dans tous les personnages, l'habit fait clairement le moine (il faut vraiment que je recense toutes ces expressions qu'on devrait interdire d'utiliser...). La jeune assistante à l'esprit punk (on voit clairement où tout cela va nous amener), le patron de la maison de disque et ses chemises violettes aux cols indécents, l'ancienne muse de la Factory qui sort de son époque bohème, la star du funk aux looks affriolants, l'associé de Finestra (le meilleur acteur de la série ?) en juif éploré... Les vêtements sont géniaux. Et je pense qu'on peut mettre un point à ce -déjà- trop long texte.