vendredi 3 février 2012

LANA DEL REY



Enfin l'album. Après un an de buzz il est temps de revenir sur la tornade Lana Del Rey pour en finir et la laisser vivre... D'accord ou pas d'accord cette nana est une énigme, un sujet quasi-automatique de débats : pour, contre, commerciale, mainstream, génie, à s'y perdre! Personnellement j'admire sa montée en puissance, sa première vidéo, le buzz qu'elle a su créer de par son personnage. Réveillons nous tous les artistes sont formatés par des major ou alors tu t'appelles Phoenix ou Air et tu représentes une micro tranche du hipster français. Lana del Rey c'est complètement immense ... Des caricatures aux insultes, l'effrayée petite créature n'a pas été épargnée. Mais parlons musique puisqu'on a souvent tendance à oublier qu'il en est ici question ... 

Le problème de cet album est qu'il regorge de chansons exemplaires voir révolutionnaires autant que de navets pré-conçu pour "marcher" donc de la soupe mal rythmée. Tsugi faisait ce parallèle intéressant entre mainstream = loose et indé = cool. Le phénomène Lana del Rey est passé de l'encensement d'une nana indé à sa destruction dans le royaume désuet du mainstream (burkk personne ne veut du mainstream mais les enfants si tout le monde aime l'indé, l'indé devient mainstream... bref). On ne peut retirer à Lana certaine merveille comme son incroyable Video Games, sa voix, merveilleuse dans tous les tons et qui étonne constamment, son sens de la mise en scène, de la théatralisation. Quand une Lady Gaga ne gêne jamais puisqu'elle "elle est là pour" séduire la masse, une Lana del Rey choque : une Gaga au royaume des branchés, à ne plus rien y comprendre. Dans le monde du cool on prône la naturel et voilà qu'une pin-up siliconnée à la bouche de canard vient foutre le bordel dans un bel ordre établit. Blue Jeans et Born To Die peu importe la justesse de ses clips sont musicalement parlant des ovnis encore jamais vu : un style Lana del Rey posé dès le premier EP. Problème ? Relevé par la plupart des critiques musicales, on connaissait déjà les plus belles prouesses de la blonde mi Sinatra mi Gangsta' du coup l'effet de surprise est minime, l'attente moindre et le déchainement hors du commun.

 Rarement on avait vu une telle déferlante puis une telle attaque de l'album alors que cet opus nous offre trois quatre (au plus) titres nouveaux... Lana del Rey est surtout une artiste très contemporaine peut-être même la première, une artiste web, simultanée, buzzée et donc âprement critiquée. Avouons toutefois que National Anthem me fait penser à une mauvaise reprise de Britney... Que Whithout You et Radio se passent très largement de commentaire tant je ne pourrais pas en faire de glorieux. Bizarrement "parlons musique" ne peut fonctionner avec Lana del Rey, je fais intimement partie de celle qui aime ce qu'elle fait pour des raisons de goûts (et dans un énorme amour général de ce personnage qui a totalement réussit son coup de comm' sur moi : elle me fascine) mais ce qui m'impressionne c'est beaucoup plus cette icône 2.0 contrôlée au plus haut point par sa maison de disque, aux looks branchés mais aux chansons popu, aux clips lo-fi mais aux textes si clichés (hey je t'aime mais on ne peut pas être ensemble bad boy) : c'est un paradoxe qui pourrait être étudier pour notre génération (oui allons-y sociologues de ma patrie ! ahah). C'est incroyablement une artiste d'un nouveau genre, créée sur Youtube et débattue dans l'Express ... 

Ces extrêmes qu'elle délimite et contrôle : de son passé on ne connaît que ce qu'elle a voulu dévoiler, elle update ses réseaux sociaux de manière "geekeste" icône 2.0 oblige ! Nul doute que l'impact Lana Del Rey n'est qu'un début et que tous l'attendront pour sa deuxième tentative de monter sur scène, mettre son masque et parodier une certaine idée de la star de musique (qu'en un sens elle remet d'actualité version 2012). Un an que je parle d'elle sur mon blog, sans encore me lasser. Malgré des bonnes chansons et des choses énigmatiques, j'ai appuyé sur pose, virer Lana del Rey de mes écouteurs et suis amplement prête à passer à autre chose, de moins huge. Espérons que le monde de la musique (et tout cette gravitation de la mode, presse people etc) cesse de la traquer et la laisse devenir une Barbie siliconnée intello branchée aux chansons commerciales mais références à Tarantino et James Dean et à la communication parfaite (pas si alléchant einh la version 2.0 ?). 

Lana Del Rey ? Checked. Sujet clôt. 





3 commentaires:

Anonyme a dit…

je pense à peu de choses près la même chose : lâchons là !!

Isabelle a dit…

Heureuse que tu "participes" à la polémique ou plutôt d'avoir ton avis sur l'épineuse question. Du très bon et du très mauvais c'est aussi mon avis et plus qu'une musique c'est un phénomène à décrypter. Validé

Marie a dit…

Meilleur point de vue que j'ai pu lire