Je lis partout que le blog est de retour. Bon ok, je l'ai surtout lu dans une seule Newsletter -mais je l'aime fort donc ça compte fort. Je demande tout de même à voir. En attendant j'écris. Tous les ans tu vas me dire, ça va pas me tuer. Essayons plus souvent. Je note mes idées croyez-moi, et ce n'est pas faute d'en avoir. Dans mon portable, application Notes, on trouve pêle-mêle, idée sur la rupture amicale / idée de piges à droite à gauche pour le jour où je prendrais mon courage à deux mains pour envoyer un email / questions sur Truman Capote, le roman vérité, sa série, ses articles / une ode aux sanctuaires / focus sur les archives / les livres rares / hypothèse sur les albums remplis de "sons tests" qui m'agacent / l'envie de parler bouffe.
J'ai regardé le documentaire sur Sylvester Stallone sur Netflix, où devrais-je dire l'hommage de Sly à Sly. J'ai d'abord été frappé par la créativité du type qu'on a fini par résumé par un tas de muscles et par sa soif d'écriture. Je ne savais même pas qu'il avait écrit tous les Rocky, tu savais ? Alors, happée par les clichés qu'il s'appliquait à démonter (et aussi par la présence de Tarantino qui rendait le truc crédible), j'ai tout regardé. Il a quelques fulgurances à la Jean Claude Van Damme qui te font lever les yeux au ciel et rendent le propos très américain mais son rapport aux scripts, selon moi évidemment, est intéressant. Je ne me souviens pas parfaitement de sa formule mais il dit, en résumé, qu'il faut écrire, sans se préoccuper du bon ou du moins bon, écrire, écrire, écrire, et à la fin 90% sera sans doute à jeter mais il y aura un début, un milieu et une fin et c'est tout ce qui compte. Il a un rapport décomplexé à la chose, et, je dois bien le dire, de forcené de travail, ce qui aide. En regardant le documentaire on dirait que l'acteur a passé sa vie a gribouillé des carnets pour vouloir raconter sa vie, la sauver et ainsi dire, la transformer en lui donnant une happy end. Je vais pas vous mentir, j'applique ici la même technique que le bon vieux Sly sauf que je n'enlèverai même pas les 90% à la fin...
Tiens, ça me fait penser à mon rapport à Instagram qui a énormément changé ces temps-ci. "Ces temps-ci", c'est naze comme expression toute faite, vous méritez mieux : disons depuis deux ans. Il n'a pas changé dans mon addiction (comprendre : prendre son portable, l'allumer, aller sur Instagram mais-pourquoi-en-fait-j'ai-oublié-ce-que-je-voulais-faire-et-voir) mais dans les sentiments que cela provoquait en moi. Et non, tu ne vois pas de lien avec mes premiers paragraphes, et pourtant ! C'est justement voir les autres travailler si bien, travailler beaucoup, poster leurs créations, leurs réalisations, leurs articles alors que tu regardes ton Insta le cul dans un canapé qui éveille en moi du découragement, de la paresse, de l'auto-flagellation type je-suis-une-grosse-merde. J'ai passé des années à utiliser Instagram comme un outil de travail, à être inspirée, à adorer et à défendre ce réseau social égocentré. "Non mais tu comprends pas l'inspiration que ça m'apporte, c'est comme ça que je découvre des talents, des designers (pour rappel je suis journaliste déco) des idées, des envies de voyage, le monde est si beau putain je veux ce sac non je vais aller lire le post de Nicolas Mathieu pour me donner de la contenance puis reposter une photo pour aider les gens qui ont vécu un tremblement de terre." Il faut être sacrément costaud pour Instagram. Bien dans ses baskets. Profondément bienveillant. Faut croire que je ne le suis plus. Tu vas me dire, et j'ai un pote parfait qui me sort toujours ce genre de connerie : "Bah il suffit de travailler alors. Ferme ton téléphone, prends ton ordi et crée !" Ah ah ah j'y avais pas pensé. Sans parler des pubs. Des gens qui vendent quelque chose. Des gens qui vendent quelque chose sans te le dire. Des gens richissimes qui n'ont pas besoin de vendre quelque chose mais qui te vendent quand même quelque chose sans te le dire. Je suis énervée, non ? J'ai fait le test, j'ai muté tous ceux qui osaient me vendre quelque chose, un livre, un cours, une veste, n'importe quoi ! J'avais plus que 400 abonnements, j'imagine mes 400 amis fictifs + les magazines que je suis. Donc quand tu ouvres Insta, tu ouvres une petite boite avec écrit PUB et hop, tu t'y installes et tu regardes des publicités, au calme, avec le sourire. Après j'en entends s'offusquer que la pub arrive sur Netflix : laisse-moi-rire.
J'ai toujours eu le FOMO (fear of missing out = la peur de rater quelque chose), c'est honteux je sais, mais j'ai tendance à la jouer honnête. Résultat, même quand on a rien à me vendre, j'ai quand même envie d'aller tester ce resto dans lequel je vois quelqu'un se délecter, cette expo que je n'ai pas encore faite - oh drame -, cet hôtel sublime que je dois enregistrer pour les prochaines vacances et ce livre fascinant que je mets sur ma liste "a lire", j'ai aussi une liste "a voir", "a découvrir", "a faire", je rigole mais l'idée est là. Je m'épuise. Je crois qu'il faut que j'éteigne Insta et que je lise. Ou que j'écrive ?
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